La nuit d'Halloween

De retour chez eux Kevin et Angelina mirent au lit leur fils déjà profondément endormi et se retrouvèrent dans l’intimité de leur chambre à coucher.
-         Quelle étrange soirée. Je me demande bien qui pouvait être cette femme et pourquoi cette fascination vis-à-vis à Delia.
-         Ni Colleen ni Abby ne semblaient la connaitre en tout cas.
-         De même que Nikky. Elle a été vraiment été surprise de la décision d’Harmony. Elle croyait sincèrement qu’elle allait venir de son côté. Victoria aussi d’ailleurs.
-         Oui, elle devait penser qu’en tant qu’amie elle prendrait son parti contre celui des Abbott et par ricochet celui de Kate.
-         Si seulement l’enjeu n’avait pas été aussi important. Peu importe qui aurait gagné cette coupe : cette sorcière de Salem ou bien Delia ou encore le chevalier sans tête, cela n’aurait eu aucune importance mais les donateurs les plus conservateurs n’ont pas apprécié. C’est dommage car c’était vraiment pour une bonne cause. Et toi, mon amour ? Une partie de cet argent devait te revenir pour financer ton application. Que vas-tu faire maintenant ?
-         Il va falloir lever des fonds autrement.
-         Je pourrais faire un concert dont tous les fonds te seront intégralement reversés.
Le visage de Kevin s’illumina d’un large sourire.
-         Tu ferais ça ?
-         Je ferais n’importe quoi pour toi tu le sais bien et de plus c’est pour la bonne cause.
Il l’embrassa.
-         Je t’aime.
-         Je t’aime, moi aussi.
Le visage de Kevin changea derechef d’attitude. Ce qui n’échappa pas à Angelina.
-         Que se passe-t-il ? On dirait que quelque chose t’inquiète. Est-ce Delia ? Tu sais tu peux me le dire que tu t’inquiètes pour elle. Je comprendrais.
Il sourit.
-         Ce n’est pas Delia. Delia n’est plus la gentille petite fille que j’aimais. Elle a grandi et je ne la reconnais plus. De plus je n’ai aucune raison de m’inquiéter pour elle. Si cette femme, « cette sorcière de Salem », s’est entichée d’elle au point de lui remettre sa coupe. C’est idiot mais c’est son problème.
-         Alors est cette femme elle-même ? Tu te demandes qui elle peut-être ?
-         Ce n’est pas ça non. Peut-importe qui elle peut être puisque cela ne semblait pas préoccuper Jill plus que ça.
-         Pourtant quelque chose t’inquiète. Dis-moi ce que c’est.  
-         Inquiet n’est pas tout à fait le mot qui convient. Disons plutôt intrigué. As-tu remarqué cet homme ? Ce cavalier sans tête.
-         Difficile de ne pas le remarquer. J’étais persuadée qu’il allait gagner. Je savais que cela se jouerait entre lui et la sorcière de Salem mais je pensais qu’il gagnerait. Après tout son déguisement était vraiment très réussi. Il semblait plaire à ta mère, dit-elle sur un ton léger.
Il rit.
-         Je me demande bien qu’il pouvait être. J’ai eu l’impression qu’il ne te quittait pas des yeux de toute la soirée.
Elle rit tout en passant ses bras autour de la taille de Kevin.
-         J’aimerais bien savoir comment puisqu’il n’a pas de tête. Et de toute façon c’est toi mon chevalier sans peur et sans reproche. J’n’en ai pas besoin d’un autre.
Elle l’embrassa.
-         Vraiment ?
-         En douteriez-vous par hasard, Mr Fisher ?
-         Disons qu’une preuve ou deux seront les bienvenues, dit-il en souriant.
-         OK, alors commençons par ça.
Elle plaqua ses lèvres sur les siennes et l’embrassa.
-         Rassuré, Mr Fisher ?
-         Pas totalement. Continue ne t’arrête surtout pas.
-         J’n’en ai pas l’intention, dit-elle entre deux baisers. Kevin, je m’en sens prête. Je suis prête à avoir de nouveau un enfant, si tu le veux toujours ? Angelina, tu es sérieuse ? Tu veux vraiment avoir un autre enfant ?
-         Je n’oublierai jamais notre fille. Elle vivra pour l’éternité dans mon cœur, même si j’aurais souhaité plus que tout autre chose la tenir au moins une minute. Malheureusement ils ne me m’ont pas laissé le choix et l’ont incinéré avant même que je ne réalise ce qui s’était produit. Ce fut dur et même très dur. J’en souffre encore aujourd’hui et j’en souffrirai toujours. Cette plaie géante ne se refermera pas si vite, peut-être même jamais. Malgré tout je pense qu’il est grand temps pour moi d’avancer. Graham grandi et je veux lui donner un petit frère ou une autre petite sœur.
-         En sommes tu le fais pour Graham.
-         Pas seulement. Je le fais aussi pour toi, pour moi. Pour nous. Kevin, je t’aime. Plus que les mots peuvent le dire. J’ai vraiment envie d’agrandir notre famille.
Kevin l’écouta sans l’interrompre puis posa ses lèvres sur les siennes et la renversa sur le lit.
 
La nuit était tombée depuis longtemps sur Genoa City quand après avoir fait l’amour, Angelina eu soif et descendit se servir un verre de jus de fruit à la cuisine. Dans sa chambre, Kevin se retourna et senti le lit vide, descendit rejoindre sa femme. Il sourit en la voyant.
-         Cela a marché tu crois ?
-         L’avenir nous le diras, mon chéri, répondit-elle avec le sourire aux lèvres.
Il sourit. Ils s’embrassèrent quand on sonna à la porte. Vig aboya.
-         Qui cela peut-il bien être à une pareille ? Je vais ouvrir.
En ouvrant la porte Angelina poussa un cri de terreur. Kevin accouru.
-         Chérie, que se passe-t-il ? Je t’ai entendu crier… Oh mon Dieu !
Le visage blême, Angelina recula et se blottit contre Kevin qui la serra contre lui. Face à eux se trouvait le chevalier sans tête du gala de charité.
-         Qui êtes-vous ? demanda ce dernier le visage tout aussi blême que celui de sa femme.
-         N’ayez pas peur, les enfants, dit le chevalier sans tête.
Angelina pâlit d’autant plus. Cette voix elle ne l’avait plus entendu depuis quelques années pourtant elle ne pouvait pas l’avoir oublié car cette voix était celle…
-         Angelo ?
-         Oui, Kevin, c’est bien moi, dit-il en ôtant son masque non sans avoir vérifié que personne ne le voyait.
-         Que faites-vous ici ? Entrez avant que quelqu’un ne vous voie.
-         Alors c’était toi. Toute la soirée, je me suis demandée qui pouvait bien être le chevalier sans tête.
-         C’était moi, Princesse.
-         Que faites-vous ici ? Je vous croyais sous la protection des témoins ?
-         Je le suis.
-         Alors dans ce cas que faites-vous ici ?
-         Ma Princesse me manquait. Je voulais la voir et je ne voulais pas prendre le risque de te contacter en te demandant de venir avec ma Princesse.
-         Ronan sait que vous êtes là ?
-         Je n’avais pas besoin de lui dire. Il n’aurait pas compris que je veuille voir ma fille.
Encore sous le choc Angelina ne disait rien.
-         Comment êtes-vous venu jusqu’ici ?
-         J’ai réservé sous une fausse identité et payé en espèce. Kevin, comprends-moi, je ne suis pas là pour vous créer des problèmes à Princesse et toi, je voulais juste te revoir, Princesse. Savoir comment tu vas ? Si tu es heureuse ?
-         Qu’est ce tu fais là ? Et pourquoi as-tu fait ça ?
-         Je viens de le dire : tu me manquais et je voulais savoir comment tu allais ?
-         Ce n’est pas ce dont je parle. Pourquoi as-tu tenté d’assassiner un homme ? Un homme que tu connaissais à peine et qui ne t’avais rien fait !
-         J’avais des dettes de jeux. Des hommes m’ont menacé. Si je ne remboursais pas et menaçait de s’en prendre à toi.
-         Tu pouvais appeler la police ou plutôt pour commencer ne plus jouer. Tu avais pourtant tout pour être heureux : une maison, un restaurant qui ne désemplissait pas de jours en jours…mais non, cela ne te suffisait pas. Tu en voulais plus et toujours plus. Quand nous avions quitté Genoa city après l’annulation de mon mariage, tu m’avais promis d’arrêter et je cru naïvement que tu tiendrais ta promesse. Or tu n’as jamais arrêté. Pour finir un soir, alors que j’étais en tournée à l’autre bout des Etats-Unis, je reçus un coup de téléphone du département de police de Genoa city m’informant que tu avais été tué lors d’une tentative de meurtre ! Tu imagines un peu le choc que cela m’a fait ? Mon père mort ? A Genoa City en tentant d’assassiner Victor Newman !  D’aussi loin que remonte ma mémoire tu as toujours été là pour moi. Oh bien sur tu disparaissais de temps en temps mais je finissais toujours par te retrouver. Mais là, tu étais mort. Mort ! Je dus t’enterrer, porter ton deuil. J’étais perdue, seule au monde. Et puis surtout j’avais besoin de réponse. Pourquoi ? Pourquoi mon père avait il tenté d’assassiner un homme ? Tu avais déjà des choses pas très jolie par le passé, mais un meurtre : jamais ! Tu es mort en devenant un meurtrier : un assassin ! Et puis un jour, il eut ce piratage dans cette université du Vermont où l’on demanda à mon mari de mettre de l’ordre dans tout ça, quand l’homme chargé d’entretien du bureau du doyen ce jour-là, entra pour faire le ménage. Un homme ou devrais-je dire un fantôme !
-         Je suis désolé, Princesse. Ce qui est fait est fait. On ne peut pas revenir en arrière.
-         Oh tu es désolé ? Tu es désolé ? C’est tout ce que tu trouves à dire ? Et puis d’ailleurs tu n’as toujours pas dit ce que tu faisais ici ? Pourquoi es-tu venu ? N’es-tu pas censé ne plus remettre les pieds à Genoa City ?
-         Je suis venu pour voir mon petit-fils.
-         Il n’en est pas question !
-         Kevin, tu ne vas pas me priver de mon petit-fils pour une simple erreur ? Dis-lui toi, Princesse.
-         Il est hors de question que tu le vois. Mon fils ignore tout de toi. Ce n’est encore qu’un enfant et je veux le préserver.
-         Le préserver de son grand-père ?
-         Le préserver de tout ce qui pourrait lui faire du mal.
-         J’ai le droit de voir mon petit-fils. Ou est-il ? En haut ?
Angelo s’apprêtait à monter. Kevin se mit lui barra la route.
-         Ote toi de mon chemin, Kevin. Je veux voir mon petit fils.
-         N’avez-vous pas entendu ce qu’Angelina vient de vous dire ? Graham ignore qui vous êtes. Plus tard lorsqu’il aura grandi, si sa mère est d’accord alors nous lui parlerons de vous mais en attendant, retourner d’où vous venez. La nuit est presque terminée. Le jour ne va plus tarder alors si j’étais de vous j’en profiterais pour sortir encore dans ce déguisement pour pouvoir passer incognito.
-         Et des que j’aurais franchi cette porte tu téléphoneras à ton patron pour lui signaler que je n’ai pas respecté le contrat c’est ça et j’irai finir mes jours en prison pour tentative de meurtre ?
-         Kevin ne fera jamais une chose pareille.
-         Je ne partirai pas tant que je n’aurais pas vu mon petit-fils.
-         J’ai dit non ! dit Angelina.
Jamais encore elle n’en avait éprouvé un tel degré de colère. Ses yeux lançaient des étincelles.
-         C’est ce qu’on va voir, dit Angelo en la bousculant pour monter à l’étage.
Kevin bondit.
-         Chérie, ça va ? dit-il en l’aidant à se relever.
-         Ca va. Ou est papa, dit-elle en regardant d’est en ouest.
-         La chambre de Graham…
Ils montèrent tous deux quatre à quatre. Angelo s’apprêtait à entrer dans la chambre. Kevin l’attrapa par le bras et décrocha un coup de poing sur le nez.
-         Je vous interdis de faire un pas de plus. Allez-vous-en !
-         Pas avant que je ne voie mon petit-fils.
Le téléphone de Kevin sonna. C’était Paul. Kevin ne répondit pas.
-         Apres que tu m’es bousculé ? Jamais de la vie ! Il ne sait pas que tu existes et il est hors de question qu’il le sache. Qui es-tu ? Je ne te reconnais plus.
Réveillé par les cris le petit Graham apparu au seuil de la porte suivi de Vig qui se mit à aboyer sur Angelo qui resta de marbre.
-         Maman, papa pourquoi vous criez ?
-         Ce n’est rien, mon ange, Maman est en colère, c’est tout. Viens, je vais te ramener dans ton lit et te chanter une chanson pour t’aider à te rendormir.
-         Salut, cow-boy, dit Angelo.
-         Qui est ce ?
Angelina et Kevin lui lancèrent un regard noir.
-         C’est juste une personne que Maman et Papa ont connu mais avec lequel nous sommes fâchés maintenant. D’ailleurs il s’en allait. Tout va bien maintenant. Dis bonne nuit à papa.
-         Bonne nuit, Papa.
-         Bonne nuit, chéri. Rendors-toi vite. Je viendrai te border quand tu seras profondément endormi.
-         Vig, tu viens aussi ?
Vig qui n’avait pas cessé d’aboyer suivi son jeune humain tandis que Kevin resta seul dans le couloir avec son beau-père.
-         Bon maintenant, Angelo, allez-vous-en si vous ne voulez pas que je vous dénonce à Paul pour rupture de contrat.
Angelo ne répondit pas et sortit de la maison. Kevin remonta dans la chambre de son fils qui ne dormait.
-         Il est parti ?
-         Oui. Je ne pense pas que nous le reverrons de sitôt. Allez-viens ! Allons-nous coucher. La nuit va être courte et tu as besoin de te reposer.
-         Vig, veille bien sur Graham. Tu es un bon chien.
Vig monta sur le lit de son jeune humain et s’endormit à ses pieds tandis qu’Angelina et Kevin sortirent de la pièce.
-         Ça va, chérie ?
-         Qu’est devenu mon père ? jamais auparavant il n’avait été violent avec moi.
Le téléphone de Kevin sonna derechef. Kevin soupira.
-         Réponds, c’est peut être important.
Kevin décrocha.
-         Allo !
-         Dieu soit loué, Kevin, tu réponds enfin !
-         Qu’y a-t-il, Paul ? dit-il d’une voix exténuée.
-         Quelqu’un vient de tirer sur Angelo. Il est mort !