Colin perd son sang froid

La nouvelle prit tout le monde de court. À commencer par Ashley qui n’appréciait pas particulièrement Carmine. Victor l’ayant mise en garde contre le jeune homme. Malgré tout elle fit preuve de savoir vivre en félicitant sa fille.
-         Eh bien, je ne m’étais pas attendue à une telle révélation. Pour une surprise c’est une surprise.
-         Alors là, Abby, je crois que pour la première de ma vie je reste sans voix. Je ne m’étais pas attendu à une telle nouvelle non plus. Je t’attends demain chez Retless Style pour couvrir le prochain numéro ! Quand comptez-vous marier ? demanda Billy enthousiaste à l’idée d’avoir un évènement mondain à traiter dans son magazine.
-         Nous n’avons pas encore fixé de date mais ce sera fait cette année ou au début de l’année prochaine.
-         Pourquoi ne pas vous marier le jour de la Saint Valentin, cela pourrait être romantique, suggéra Mackenzie.
-         C’est bien trop loin. Carmine et moi avons discuté et nous voulons que notre mariage reste graver dans les annales comme d’un évènement dont les gens se souviendront longtemps. Or un mariage le jour de la St Valentin n’a plus rien d’exceptionnel de nos jours.
-         J’ai une idée, pourquoi ne pas vous marier le jour de l’an ? Un mariage Abbott ce jour-là avec votre humble serviteur pour couvrir l’évènement, tu peux être certaine que dans cinquante ou soixante ans, même plus, on en parlera encore ! Abby Abbott épousant son noble chevalier le jour de l’an. Tout le pays ne parlera que de ça.
Les yeux de Billy brillaient à l’idée d’avoir lâché une bombe. Il connaissait trop bien Abby et son envie de se démarquer des autres pour savoir qu’elle mordrait à l’hameçon. Il ne s’y trompa pas. Les yeux de cette dernière s’illuminèrent à l’idée de faire de son mariage l’évènement de l’année.
-         Le 1er janvier ? Cela me laisserait le temps de tout préparer et mon mariage deviendrait l’évènement du jour, voire de l’année. Qu’en penses-tu, chéri ?
S’il y’avait bien quelque chose qu’elle et Carmine partageait en plus de tout le reste c’était leur gout pour les surprises, coup de théâtre et tout genre de mondanité dont ils étaient les héros.
-         Cela me semble parfait comme date.
-         Alors c’est noté : dès ce soir je commencerai mon article sur le prochain mariage d’Abby Abbott.
-         Carlton, dit-elle en souriant.
-         Quoi ?
-         Carlton. Abby Carlton.
-         Ah oui c’est vrai.
-         Où comptez-vous vous marier ? demanda Colleen qui ignorait si elle devait ou pas se réjouir pour sa sœur.
-         Connaissant ma fiancée, la moitié de la ville sera invitée et je crains que notre appartement ne soit trop petit pour le nombre d’invité.
-         Dans ce cas pourquoi ne pas vous marier dans la maison familiale ?
-         Jack, tu nous ouvrirais ta maison ? dit Abby surprise.
-         Ma chérie, cette maison a été bâtie par ton grand-père. Ta mère, ta tante Tracy et moi-même avons tous grandi dans cette maison. Depuis elles ont volé de leurs propres ailes : ta tante Tracy vit à New-York et ta mère a son propre appartement, mais c’est la maison familiale des Abbott.
-         Oncle Jack, merci infiniment ! Je n’osais pas te le demander, dit sa nièce en se jetant à son cou.
Puis retournant à sa place, elle se tourna vers Colleen qui était assise en face d’elle.
-         Colleen, accepterais tu d’être ma demoiselle d’honneur ?
Après quelques secondes d’hésitation, Colleen n’ayant pas complètement confiance en Carmine.
-         C’est d’accord, Abby, je veux bien être ta demoiselle d’honneur.
Le visage d’Abby s’étira en un large sourire. Il ne lui restait plus qu’une dernière chose à faire :
-         Et toi, Angelina, accepterais de chanter à mon mariage ?
Angelina qui depuis le début de la soirée s’était demandé ce qu’elle et Kevin venaient faire au beau milieu d’une réunion de famille, resta sans voix à la question d’Abby.
-         Tu, tu voudrais…que je…chan…chante…à…ton mariage ? bégaya-t-elle.
-         Cela me ferait plaisir et à Carmine aussi.
-         Oui, Angelina, rien ne me rendrait plus heureux que de t’entendre chanter à notre mariage. Et avant que tu ne dises quoique ce soit, j’ai conscience que les choses ne sont pas simples et je t’ai fait énormément souffrir, mais j’aimerais vraiment que l’on puisse tirer un trait sur le passé et aller de l’avant. Toi avec Kevin, et moi avec Abby.
-         Ça y’est tu as fini ? OK. Tu n’as pas changé à ce que je vois : toujours le même orgueil démesuré. Tu te trompes complètement quand tu penses m’avoir fait souffrir. Pour faire souffrir quelqu’un encore faudrait-il que la personne en question ait des sentiments pour cette personne. Ce qui n’est pas le cas. Tu veux que je chante à ton mariage ? OK, je chanterai, mais si je le fais, sache-le c’est pour Abby que je le fais. Et tu as intérêt à la rendre heureuse !
-         Il a intérêt en effet parce que dans le cas contraire, il regrettera d’avoir fait souffrir une Abbott, dit Billy.
-         Rassurez-vous. J’aime Abby et je ferai tout pour la rendre heureuse. A ce sujet, Billy, j’ai conscience que l’on ne se connait pas vraiment, mais comme je viens de le dire, j’aime Abby et je veux son bonheur. C’est pourquoi j’aimerais vous demander d’être mon témoin si vous le voulez-bien ?
Billy faillit avaler sa salive de travers.
-         Vous pouvez répéter ce que vous venez de dire ? Vous voudriez que je sois votre témoin ? Alors là on peut vraiment dire que vous ne manquez pas d’audace !
-         Comme je viens de le dire je vous le demande par rapport à Abby. Elle vous aime beaucoup, vous savez ?
-         Abby est ma nièce et je l’aime beaucoup moi aussi, alors oui, j’accepte d’être votre témoin, mais si je le fais c’est pour elle et certainement pas pour vous.
-         Merci. Kevin, j’espère que tu te ne vexera pas que je ne te prenne pas comme témoin ? Je tiens beaucoup à ce que ce soit un membre de la famille de ma fiancée qui le soit.
Décidément cet homme était fou. Un fou avec un orgueil démesuré pensa Kevin. Comment ce type pouvait il s’imaginer qu’il aurait aimait endosser ce rôle.
-         Je crois que je m’en remettrais, dit-il sur un ton sarcastique qui fit sourire son épouse.
Abby était aux anges. Tout se déroulait exactement comme elle l’avait espéré. Pourtant malgré la bonne ambiance apparente une ombre planait.
-         Abby, ne penses-tu pas que tu devrais attendre un peu avant de te marier ? dit Ashley.
Le sourire d’Abby s’estompa quand elle entendit sa mère lui demander d’attendre encore un peu.
-         Maman, non ! Pourquoi voudrais-tu que j’attendes ? Carmine et moi avons déjà trop attendu.
-         Tu pourrais le faire par respect envers la mémoire de ton père qui vient de mourir dans des circonstances tragiques.
-         Je ne vois pas pourquoi Abby devrait attendre pour se marier parce que le chevalier noir est mort !
-         Jack, s’il te plait, ne te mêle pas de ça.
-         Jack a raison : je ne reculerai pas mon mariage parce que Victor est mort.
 
La nouvelle du prochain mariage d’Abby Newman, comme la presse l’appelait avec Carmine Basco se rependit comme une trainée de poudre dans magazines mais aussi et surtout sur les réseaux sociaux. Fidèle à elle-même, celle-ci avait annoncé elle-même sur sa page Facebook et son compte Twitter ses fiançailles et son prochain mariage. Ce qui provoqua le courroux de Victoria qui se confia à Hillary.
-         Elle n’a pas fait ça ! Elle n’a pas fait ça ! Elle n’a pas fait ça !
Son visage devint cramoisi. Hillary à qui n’a rien n’échappait, étira un sourire vicieux. En entendant hurler Victoria, elle fit mine de s’inquiéter et alla au bureau de Victoria.
-         Victoria, que se passe-t-il ? Je vous entends hurler depuis le couloir.
-         Elle a osé ! Elle a osé le faire !
-         Faire quoi ? De quoi parlez-vous ?
-         Ma sœur ou plutôt ma prétendue sœur Abby. Elle s’est fiancée à un homme que notre père détestait. Et attendez, ce n’est pas le tout. Elle ne s’est pas contentait de se fiancer à ce moins que rien, elle a l’intention de l’épouser le premier de l’an au manoir Abbott ! Au manoir Abbott. Elle épouse un type que notre père ne pouvait pas supporter chez l’homme qu’il haïssait le plus au monde : Jack Abbott. Comment a-t-elle osé faire cela à notre famille ? Ce n’est pas possible. Non, ce n’est pas possible !
-         Comme je vous comprends. Je ne connais pas vraiment votre sœur, mais les rares fois où je l’ai vu elle trainait, c’est le mot qui convient, avec votre nièce qui a osé tuer votre père et maintenant ça. Vous n’aviez vraiment pas besoin de cela en ce moment alors même que vous avez encore du mal à faire votre deuil tout en dirigeant Newman Entreprise.
-         J’ai toujours voulu diriger Newman Entreprise et d’ailleurs je la co-dirigeais avec Papa. Je n’imaginais pas être au pouvoir si rapidement.
-         Non bien sûr. Qui aurait pu croire que Mr Newman allait nous quitter si tôt.
Tout en faisant mine de s’apitoyer sur le sort de Victoria, Hillary cherchait un moyen de se servir de ce mariage afin de servir leurs intérêts à elle et Colin.
-         Si elle s’en croit s’en tirer comme ça : je me vengerais ! Je me vengerai de tout le mal qu’elle et les Abbott ont fait aux Newman ! Je vais frapper là où ça fait mal : Jabot ! D’ici la fin de cette année, Jabot sera une filiale de Newman Entreprise. Jack Abbott devra obéir à mes ordres !
-         Vous vous voulez racheter Jabot Cosmétique ? dit Hillary surprise.
-         Racheter ? dit-elle avec un sourire sadique. Non. Je veux les détruire. Je vais détruire leur précieuse petite société. Je m’arrangerais pour qu’aucune banque ne leur prête le moindre dollar pour restaurer Jabot. Alors ils seront contraints de venir me voir pour mendier. Ils me supplieront de leur avancer de l’argent.
-         Le ferez-vous ?
-         Bien sûr, dit-elle le sourire sadique aux lèvres. Je leur prêterai à un taux garanti qui les obligera à travailler jour et nuit pour me rembourser et comme ils n’y arriveront pas alors ils seront obligés de vendre le manoir Abbott que je rachèterai pour une bouchée de pain.
-         Le manoir Abbott ? Que comptez-vous en faire ? L’habiter avec JT ?
-         C’est une possibilité. Une Newman habitant la maison familiale des Abbott. JT n’aime pas trop habiter la maison où j’ai vécu avec mon ex. Je vengerai tout le mal que cette famille fit subir à mon père.
Hillary était dubitative. La guerre entre les Newman et les Abbott ne servaient en rien ses intérêts et ceux de Colin. D’un autre coté elle ne pouvait pas se permettre de se mettre Victoria Newman sur le dos. Elle se devait donc d’agir très prudemment.
-         Comment comptez-vous vous y prendre ? Aux dernières nouvelles leur société n’est pas cotée en bourse.
-         Non mais je n’en ai pas besoin. Un mouchard m’indiquera tout ce qu’ils font. Je veux tout savoir : quel parfum, quel gel douche, rouge à lèvre, shampoing ect. Ils ont l’intention de lancer sur le marché, la formule, les ingrédients utilisés…tout ! Je veux absolument tout savoir et nous les prendrons de court. Avant qu’ils ne fassent leur campagne nous ferons la nôtre et ainsi ils seront quittes à tout recommencer.
-         Un mouchard ? dit Hillary interdite.
-         Je ne sais pas encore, un micro, une caméra ou peut être une personne extérieure qui fera le sale travail pour nous. Pourquoi pas vous ?
-         Moi ?
-         Vous êtes la seule personne en qui j’ai confiance, Hillary. Vous pourriez aller travailler pour Jabot, du moins en apparence mais en réalité vous continueriez à travailler pour Newman Entreprise.
-         Je vous remercie de votre marque de confiance, Victoria, mais tout le monde sait que nous sommes amies. Personne ne m’embauchera chez Jabot.
-         Nous pourrions faire semblant de nous disputer. Non, vous avez raison, ce serait trop risqué. Je trouverai un moyen mais je vengerais mon père.
Après quelques minutes de silence, le visage de Victoria s’illumina.
-         J’ai trouvé ! Mais oui bien sûr, la voilà la solution. Il nous faut quelqu’un sur place. Pas vous, bien entendu mais une tierce personne que personne ne connaitrait et qui nous pourrions faire confiance. Une femme de préférence. Elle porterait chaque jour un nouveau bijou avec un mouchard à l’intérieur. Oui, c’est la seule solution. Bientôt les Abbott mordront la poussière.
 
Les idées de vengeances de Victoria ennuyaient Hillary. Jusqu’à maintenant son plan et celui de Colin fonctionnait exactement comme ils l’avaient prévu mais ce ridicule mariage d’Abby Abbott-Newman et ce barman compliquait tout. Il lui fallait s’entretenir au plus vite avec Colin.
 
Michael et Christine se trouvaient chez Angelina et Kevin ainsi que Gloria. Angelina et Kevin riaient de bon cœur. Angelina était assise sur le bras du sofa juste à côté de Kevin.
-         Si vous l’aviez entendu : « Kevin, j’espère que tu ne seras pas trop vexé à l’idée que je ne te prenne pas comme témoin ? ». J’ai bien failli m’étrangler pour ne pas rire.
-         Ce type est d’un culot monstre ! Il est d’une suffisance, dit Michael avec mépris. Quelle idée Abby a-t-elle eu de le ramener à Genoa City !
En réalité Michael n’avait jamais pardonné à Carmine sa liaison avec Lauren, même si depuis il avait refait sa vie avec Christine, son amour de jeunesse.
-         Et Abby t’a demandé de chanter ? Tu es sérieuse ?
-         Oui, Christine. En effet, Abby m’a demandé de chanter à son mariage.
-         Et vous avez accepté ? dit Gloria surprise.
-         Pourquoi ne l’aurais-je pas fait ?
-         Carmine et vous avez eu une histoire.
-         Cela remonte à des années. Bien avant ma rencontre avec Kevin et de toute façon cela n’a jamais été sérieux entre nous.
-         Je me demande ce qu’Angelo aurait pensé de ce mariage et vous y voir chanter.
À l’évocation du nom d’Angelo une ombre passa sur le visage d’Angelina et Kevin.
-         Angelo se ficherait bien d’avec qui Carmine Basco se marie tant que ce n’est pas avec sa princesse qui est désormais la mienne, répondit Kevin ne laissant pas le temps à la discussion de s’installer. Il m’avait confié sa sécurité. Mon rôle consistait à la protéger de ce gigolo. Ce que j’ai fait.
-         Tu as fait bien plus, dit Christine en souriant.
Kevin et Angelina lui sourirent en retour.
-         C’est drôle, j’imagine Angelo se tenant ici tout près de cette cheminée jouant avec son petit-fils.
-         Michael, tu parles de mon père comme d’un homme ordinaire qui aurait joué avec son petit-fils, mais tu oublies qu’il a tenté d’assassiner un homme.
-         Angelina, ne me dit pas que toi sa fille tu crois réellement à cette histoire ?
-         C’est ce que dit le rapport de police en tout cas.
-         Rapport de police ? Mwais. J’aurais aimé le voir ce fameux rapport.
-         Michael, s’il te plait, pourrais-tu parler d’autre chose ? Angelina a raison. Le rapport indique qu’Angelo a été tué au moment où il tentait d’assassiner Victor Newman et il n’y a pas à revenir dessus. Cela ne fait que retourner le couteau dans la plaie à ma femme et je refuse de la voir souffrir davantage.
-         Tu as raison. Angelina, je suis désolé. C’est sans doute dû à une déformation professionnelle où tout le monde a droit à une défense. Je vais être franc avec toi : je n’appréciais pas particulièrement Angelo quand il vivait ici, mais je l’imagine mal tuer quelqu’un et s’il avait encore en vie, je me serais chargé d’assurer sa défense. D’autant plus que maintenant les Veneziano font partis de la famille Baldwin-Fisher.
-         Je te remercie, Michael mais tout ceci est purement théorique puisque Papa est mort. Mais puisque tu parles de défense d’accusé, où en es-tu dans l’affaire de Cassie ? As-tu trouvé des éléments permettant de l’innocenter ?
-         Rien pour le moment. Elle n’a aucun alibi pour la nuit du meurtre et le pire ne se souvient de rien à part une dispute avec Victor qui l’incrimine davantage.
-         Ce qui fait d’elle la coupable idéale, n’est-ce pas ?
Angelina prononça cette phrase sur un ton sarcastique.
-         Cassie n’est pas coupable. Je la connais depuis qu’elle est toute petite et je vais m’assurer qu’elle ait la meilleure défense et un procès équitable.
-         Avec toi et Michael comme avocats, Cassie aura la meilleure des défenses.
-         Angelina, si tu te souviens de quoique ce soit, même d’un détail, d’un mot, d’un geste, qui te semblerait anodin la concernant, vient m’en parler avant d’en parler à Paul.
-         Michael, Paul est le chef de la police. Et c’est aussi lui qui est chargé de l’affaire Cassie. En tant que tel il a le droit d’être informé de tout nouvel élément.
-         Kevin a raison. J’ai trop longtemps été du mauvais côté de la loi à cause de mon père et de ses affaires et regarde où cela la conduit. De plus Kevin aussi est chargé de mener l’enquête. Je refuse de lui cacher quoique ce soit.
-         Personne ne te le demande. Christine et moi sommes aussi du côté de la loi.
-         De toute façon je ne sais rien de plus à ce sujet.
-         Tu nous le dirais si tu savais quelque chose 
Angelina regarda son beau-frère droit dans les yeux et lui dit d’un ton ferme.
-         Crois-le ou non, Michael, j’aime bien Cassie. Elle fait partie de mes meilleures amies. Alors si tu me demandes si je crois Cassie coupable, la réponse est non. Malheureusement tous les indices sont contre elle et semble vouloir faire d’elle la coupable idéale. Pourquoi ? A qui profite le crime ? Je n’en sais rien du tout. Je ne suis ni policière ni juriste. Tu es son avocat alors c’est à toi qu’il appartient de démontrer que ta cliente n’est pas coupable.
 
Colin fulmina en apprenant les intentions de Victoria. Furieux il donna un coup de poing sur le sofa.
-         Il n’en est pas question ! Hillary, tu dois empêcher ça ! Abby Abbott Newman peut épouser tous les barmen de la terre si cela l’enchante je n’en ai rien à faire ! Mais si Victoria Newman veut s’introduire chez Jabot Cosmetic elle risque de faire foirer notre plan ! Tu dois empêcher ça.
Colin sentit la colère s’emparait de lui. Il n’avait pas ressenti une telle colère depuis de nombreuses années. Il regarda tout autour de lui et vit une batte de baseball. Il s’en saisit et commença à tout casser, quand l’enfant qui n’avait pas de nom entra dans le living room pour leur apporter comme chaque jour le café et les biscuits qu’Hillary et lui avaient habitude de manger tous les jours à cette heure précise de la journée. Mais loin de le calmer, Colin furieux regarda l’enfant, et la batte de baseball toujours entre ses mains, il la cogna si fort qu’elle s’effondra sur le sol sous le regard impassible d’Hillary.  
 
Chez Angelina et Kevin, Michael et Christine étaient partis. Après les avoir raccompagnés à la porte, Kevin revint dans la pièce principale. Angelina qui regardait à travers la grande baie vitrée se retourna en l’entendant arriver.
-         Ils sont partis ?
-         Oui.
-         Bien.
Angelina marqua une petite pause.
-         Chéri !
-         Oui ?
-         J’espère ne t’avoir pas mis en porte-à-faux par rapport à ce que j’ai dit à Michael sur Cassie ?
Kevin sourit. Il regarda amoureusement sa femme.
-         Non. Bien sûr que non. Tu n’as fait que dire ce que tu savais et pense. De toute façon il est dans l’intérêt de tout le monde de trouver le coupable.
Angelina sourit en retour. Elle s’avança vers Kevin et l’embrassa.
-         Tant mieux car je n’aimerais pas te porter préjudice. Je t’aime, Kevin et j’aime notre famille. Je pensais…j’espérais que notre famille compterait un membre de plus en la personne de notre fille mais cela ne se produira jamais. Nous ne connaitrons jamais ce bonheur de tenir notre fille dans les bras, de la bercer, lui chantait des chansons pour l’aider à s’endormir…
-         Peut-être pas Pricillia mais nous aurons néanmoins la chance d’avoir d’autre enfants.
-         Peut être plutôt que tu ne l’imagines.
Les yeux de Kevin s’éclaircir.
-         Angelina, ma chérie, est ce …tu es enceinte ? C’est ça ? Tu es enceinte j’ai bien deviné ? Oh mon amour ! dit-il en l’attirant contre lui pour l’embrasser. Si tu savais comme je suis heureux ! Cela faisait un moment que je désirais un autre enfant mais je n’osais pas t’en parler par peur de te brusquer, que tu ne sois pas prête…Oh mon amour, si tu savais comme je suis heureux. Je t’aime tant.
Il l’embrassa derechef mais en détachant ses lèvres de celles de sa femme il se rendit compte qu’elle avait les larmes aux yeux.
-         Angelina, que se passe-t-il ?
Elle secoua de la tête.
-         Kevin, mon amour, je suis désolée…
-         Désolée de quoi ? Si tu fais allusion à la mort de Pricillia, ma chérie ce n’était pas ta faute. Personne n’aurait pu prévoir ce qui allait se passer.
-         Non, non, tu n’y es pas. Je ne faisais pas allusion à notre petite fille qui ne verra jamais le jour mais à toi. Kevin. Chéri. Je ne suis pas enceinte.
-         Quoi ?
-         Je me suis mal exprimée, pardonne-moi. J’ai été maladroite.
-         Tu n’es pas enceinte mais alors tu es prête à recommencer l’expérience ?
-         Non. Pas tout de suite, pas encore. Je ne me sens pas encore prête.
-         Mais tu viens de dire que tu voulais agrandir notre famille. Aurais-je mal compris ?
-         Non. En effet, je veux agrandir notre famille. J’ai envie de me sentir à nouveau maman. Pouvoir emmailloter, donner le biberon, faire des bains à bébé, lui chanter une berceuse jusqu’à ce qu’il s’endorme… j’ai envie de renouveler cette expérience. Mais pas en retombant enceinte. Pas tout de suite. C’est trop tôt. C’est bien trop tôt. Je ne le peux pas.
-         Dans ce cas…comment comptes-tu t’y prendre ? Suggère-tu que nous ayons recours à une mère porteuse ?
Angelina sourit tristement.
-         Non. Je refuse de voir une autre femme portait notre bébé. Si nous devions avoir un jour un autre enfant biologique alors je le porterais du début jusqu’à la fin.
-         Un autre enfant biologique, dit tu ?
-         Kevin. Chéri, il y’a dans ce pays un nombre incalculable d’enfant qui attendent une famille : un foyer où s’épanouir et grandir en toute sécurité. Et cela nous pouvons l’offrir. Mon amour, notre amour est assez grand pour contenir l’amour d’un enfant supplémentaire. Bien sûr il ne serait pas génétiquement le nôtre, mais malgré tout il sera à nous. Nous lui donnerions la vie d’une autre manière. Il serait à nous presque de la même façon que s’il avait nos gènes et nous montrerions à Graham le bon exemple en ouvrant notre cœur et notre foyer à un enfant qui n’en a pas. Qu’en dis-tu ?
Ce fut au tour de Kevin de sourire tristement.
-         Tu es une femme absolument incroyable, tu le sais ?
Angelina sourit.
-         Quand Graham est venu au monde ce fut une expérience incroyable. Je n’avais jamais connu un tel bonheur auparavant. Devenir père pour la première fois.
A l’évocation de la naissance de son fils, Kevin eut les yeux qui brillèrent.
-         C’était déjà magnifique de le sentir grandir en toi. Cette partie de toi et de moi. La meilleure de nous deux. Après ta fausse couche, mon monde s’est effondré. Je m’en suis voulu de n’avoir pas été là pour toi. Pour te soutenir.
-         Kevin, tu n’as pas à t’en vouloir. Personne n’aurait pu prévoir ce qui allait se passer. Pas même moi, dit-elle d’une voix triste.
-         Je sais et je ne te fais aucun reproche. Angelina, je t’aime. Je t’aime plus que les mots peuvent le dire.
-         Mais tu ne veux pas adopter d’enfant.
Angelina avait prononcé ces mots d’une voix marquée par la déception.
-         Ce n’est pas ça, non. Tout à l’heure quand je t’ai cru enceinte…Angelina mon amour, tu n’imagines pas le bonheur que j’ai éprouvé. L’espace d’un instant. L’espace d’un instant. Je me suis imaginé être avec toi dans la salle d’accouchement t’aidant à mettre au monde notre bébé. Le tenir dans mes bras. Cette petite chose fragile que nous aurions conçu toi et moi. Et Graham aurait eu enfin le petit frère ou la petite sœur qu’il réclame depuis longtemps et notre famille se serait enfin agrandie.
Les larmes coulaient sur les joues d’Angelina en sentant la déception de son mari.
-         Notre famille pourrait aussi s’agrandir mais de façon différente. Kevin, je t’aime moi aussi, mais je ne me sens pas prête à de nouveau tomber enceinte.
Kevin secoua de la tête.
-         C’est impossible. Chérie, il y’a quelque chose que tu ne sais pas. J’aurais dû t’en parler avant notre mariage, mais je ne pensais pas que nous aborderions un jour le sujet. Avant notre rencontre, quand ma demi-sœur Daisy était enceinte et ne voulait pas de son enfant, ni elle ni Daniel, j’ai voulu l’adopter. Mais Michael me dit que c’était impossible. Par rapport à mon passé : personne ne m’aurait accordé l’adoption. Pardonne-moi, s’il te plait. Angelina, je t’aime tu le sais. J’aurais tellement aimé pouvoir te donner une autre réponse. Exhausser tes souhaits : mais je ne peux pas.
Les larmes coulaient sur leurs visages. Angelina secoua de la tête.
-         Te pardonner ? Kevin mon amour, je n’ai rien à te pardonner. Rien n’est de ta faute. Si Tom le terrible n’était pas déjà mort, je crois que je l’aurais tué séance tenante pour venger tout le mal qu’il t’a fait. Je hais cette pourriture, dit-elle d’une voix marquée par la colère qui grandissait en elle.
Kevin fut surpris par les paroles de sa femme.
-         C’est bien la première fois que je t’entends prononcer de telles paroles.
-         Sans doute parce que je n’ai jamais éprouvé ce genre de sentiment pour personne. Parce qu’il n’y a personne au monde que j’aime plus que toi et savoir que l’on t’a fait du mal. Ton propre père !  Lui qui était censé t’aimer et te protéger envers et contre tout. Comme tu le fais avec Graham. Cela me rend folle. Tom le terrible a vraiment de la chance d’être mort parce que crois moi s’il s’était tenu devant moi, ce n’est pas une simple balle de revolver qu’il aurait reçu.
Angelina marqua une pause puis reprit.
-         Je n’ai pas pu te protéger de Tom le terrible mais je te protègerai et protègerai notre fils contre tous les autres Tom le terrible du monde.
Kevin sourit.
-         Tu n’inverse pas un peu les rôles ? C’est mon boulot de vous protéger Graham et toi.
Angelina sourit à son tour.
-         Kevin, mon amour, tu n’es pas le seul à vouloir protéger notre famille. C’est aussi mon rôle d’épouse et de mère.
Kevin sourit à son tour et la serra dans ses bras. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de la ville, l’enfant qui n’avait pas de nom était occupée à remplir des durs labeurs, tandis que Colin, après s’être défoulé sur elle, était couché sur le canapé du salon, tout nu, en train de jouir d’une extase sans nom dans le corps d’Hillary.