Delia

Le retour de Chloe à Genoa City n’était pas un fait connu encore de tous ses habitants. Pour le moment seul Victoria était dans la confidence et pour cause : l’une et l’autre mettaient au point le plan leur permettant de s’emparer de Jabot Cosmetic sans se douter toutefois que parallèlement à cela Colin et Hillary avaient pour objectif de fusionner Newman Entreprise et les Industries Chancellor afin d’avoir la main mise.
Leur commerce d’être humain était fructifiant. Pourtant cela ne semblait pas suffire à Hillary dont les gouts de luxe ne cessaient de croitre. Un jour que Colin et elle venaient de finir de faire l’amour, cette dernière encore sous l’extase de l’orgasme que Colin venait de lui procurer se rejeta sur le dos, sa tête sur l’oreiller, les bras en croix, un sourire béat aux lèvres, eut une idée.
-         Il me vient une idée qui nous permettrait d’avoir toujours plus d’argent.
-         Plus d’argent que nous n’avons déjà ?
-         Encore bien plus, mon chéri et c’est toi qui es l’instigateur de cette idée sans même le savoir.
-         Moi ? dit Colin sincèrement surprit.
-         Toi, dit-elle avec le sourire. Toi et cette partie de jambe en l’air que nous venons d’avoir. Notre commerce d’enfant devient fructifiant mais ce n’est pas assez. J’en veux plus.
-         Plus d’enfant ?
-         Oui.
-         Ma chère je croyais que nous étions d’accord : pas d’enfant. Je ne veux pas qu’un bébé vienne s’interposer entre moi et ce corps ton corps de déesse, dit-il en caressant son ventre. Faire l’amour avec une grosse vache laitière ne fait pas partie de mes fantasmes. Désolé.
Hillary rit.
-         Mais non idiot, pas moi ! Je n’ai jamais dit que je voulais avoir un enfant. Quand tout sera à nous et nous serons définitivement débarrassés des Newman et des Chancellor, à ce moment-là peut-être si nous changeons d’avis il nous suffira d’en prendre un mais ce n’est pas encore d’actualité. Pour le moment la seule chose qui m’importe c’est de gagner encore plus grâce à ces saletés de gamin !
-         Hillary, je ne peux pas en importer d’autre. Cela me coute une fortune de les faire venir jusqu’aux États-Unis entre le voyage, les faux papiers, les frais d’avocats, les parents à payer et les voler s’avère être risqué et compliqué. Nous avons eu de la chance avec Angelina et cette femme qui nous payait du simple au double si nous lui trouvions une petite fille immédiatement. Mais tout le monde ne le fera pas et c’est pourquoi si augmentions nos tarifs, nos clients risqueraient de se tourner vers une autre agence.
-         Je sais tout ça et c’est pourquoi il m’est venu une idée qui nous permettrait de rentabiliser notre commerce en le transformant.
-         Que veut tu dire ? Transformer en quoi ?
-         Certains américains et européens sont très friand de chair fraiche. Ils seraient prêts à payer une fortune pour avoir le plaisir de caresser un corps de petite fille ou de petit garçon. Nous pourrions mettre au point un tarif en fonction de chaque acte et celui qui ne pourrait pas se permettre de trop payer devra se contenter de fantasmer via internet. Qu’est ce t’en dit ?
Les lèvres de Colin s’étirèrent en un sourire pouvant éclairer une ville tout entière.
-         Bien sûr plus l’enfant sera jeune et vierge plus le prix sera élevé et payable à l’avance.
-         On t’a déjà dit que tu étais diabolique ? dit-il avec un sourire pervers qui loin d’effrayer Hillary, la flatta.
-         Tu imagines le fric que l’on va se faire ? Bien sur les bons à rien comme cette gosse, dit-elle en faisant allusion à l’enfant qui n’avait pas de nom mais leur servait d’esclave, ne feront pas partie du job. Qui pourrait-elle faire gerber ? Et puis j’ai besoin d’une bonne !
 
Delia Abbott avait bien changé depuis son départ de Genoa City. Âgé de 15 ans, les cheveux châtains, les yeux marrons, de taille moyenne, elle ressemblait beaucoup à sa mère avec qui elle partageait la même passion pour la mode et l’argent. Depuis leur départ pour New-York, Delia avait quasiment grandi sans son père. Retombé dans le jeu après son divorce avec Victoria, Chloe voulant protéger sa fille prit une ordonnance restrictive à l’encontre de celui-ci.
Le retour à Genoa City, sa ville natale, ne plut pas à la jeune fille, qui la jugea trop provinciale en comparaison de New-York qu’elle adorait.
-         Que font les jeunes pour s’amuser dans cette ville ? demandait-elle à sa mère.
-         Beaucoup vont au Neon-Ecarlate. Tu adorais y aller quand tu étais petite. A l’époque il appartenait à Kevin. Tu te souviens de Kevin ?
-         Un peu, dit-elle d’une voix exprimant le désintérêt.
-         Ils vont aussi à l’Underground qui est une boite de nuit appartenant à Nick et Sharon Newman.
-         Une boite de nuit ?
L’attention de la jeune fille fut aussitôt captée. Chloe sourit. En plus du mannequinat, Delia adorait aller danser avec ses copines toutes issues du milieu aisé new-yorkais et comme elle, étudiante au lycée le plus cher de la grosse pomme.
-         Oh Maman, je dois absolument y aller ! Est-ce qu’il y’a des gens riches et célèbres qui vont danser là-bas ?
-         Les Newman sont riches, trésor.
-         Riche comme Robert ?
-         Peut-être pas autant mais ils le sont. Ils ont un ranch un peu en dehors de la ville où ils élèvent des chevaux. Quand tu étais petite Victor t’avait offert un cheval. Tu t’en souviens ?
-         Non. Parle-moi de la boite de nuit ? Comment est-elle ? Ressemble-t-elle à celle où j’allais avec les filles de ma classe ? Est-ce il y’a des chances pour que le directeur de Vogue magasine me remarque et m’engage comme mannequin ?
-         J’en doute, chérie, mais tu n’en auras pas besoin car Maman a déjà tout prévu pour toi, ma chérie. Si tu joues bien ton jeu, alors bientôt nous deviendrons riches ! Extrêmement riches !
 
Chloe exposa son plan à Delia qui écouta attentivement sa mère. Une fois le briefing mit au point, Chloe s’arrêta et regarda sa fille.
-         Alors, ma chérie ? Qu’en dis-tu ? Veux-tu tenter l’aventure ?
-         Et nous serons riches ? Aussi riches que Roger ?
-         Peut-être même encore plus.
Les yeux de Delia brillèrent de joie.
-         Dois-je prendre ça pour un oui ?
Bien entendu Chloe connaissait suffisamment sa fille et son gout immodéré pour l’argent pour savoir que naturellement elle ne résistera pas à l’idée d’en avoir.  
-         Quand est-ce je commence ?
Chloe sourit.
 
Sans se douter un seul instant de ce que ce qui était en train de se tramer, Colleen Carlton poursuivait son projet de ligne de vêtements pour adolescents. Plusieurs enfants s’étaient déjà présentés au casting afin d’être l’égérie de la nouvelle ligne mais sans succès. Elle soupira. Elle était sur le point d’appeler une nouvelle agence de mannequin quand on frappa à la porte.
-         Entrez !
Une jeune fille qui n’était autre que Delia mais que Colleen ne reconnut pas, elle ne l’avait pas revu depuis qu’elle était encore qu’un bébé, entra.
-         Madame Carlton ?
-         Oui ?
-         Je suis venue pour le poste d’égérie visage de Jabot. Je suis désolée d’avoir raté le casting, j’arrive tout droit de New-York où mon avion fut retardé par des problèmes météorologiques.
La jeune fille parlait avec un fort accent new-yorkais très prononcé qui était de bon gout dans son école huppée et où tous les étudiants s’attachaient à l’adopter. Sans attendre la réponse de Colleen, Delia reprit.
-         Bien entendu je comprendrais si le poste est déjà pourvu, dans le cas contraire permettez-moi de vous montrer ce que je vaux.
Colleen sourit intérieurement. Delia semblait représenter tout ce qu’elle recherchait pour cette nouvelle section de Jabot. La fraicheur, la nouveauté, la beauté mais en même temps le genre de beauté que l’on pouvait croiser partout dans la rue.
-         Comment t’appelle-tu ?
Maligne Delia avait déjà anticipé ce genre de question. De plus sa mère et elle avait déjà répété l’entretien.
-         Delia. Delia Paterson.
-         Eh bien, Delia si tu veux bien me suivre, j’aimerais t’emmener au studio photo afin que notre photographe puisse prendre quelques photos de toi.
Arrivée au studio, Colleen présenta Delia au photographe en lui donnant des instructions très précises sur les clichés à réaliser.
-         Delia, je te présente Adrian notre photographe. C’est lui qui va s’occuper de toi en effectuant quelques clichés.
 
La séance photo se déroula à merveille. Delia correspondait en tout point de vue à ce que l’on attendait pour cette ligne. Colleen fut emballée.
-         Je crois bien que vous avez votre mannequin vedette, dit Adrian tout en visionnant les épreuves en compagnie de Colleen.
-         J’adore celle-ci qu’en pensez-vous ? dit-elle en désignant un des clichés.
-         C’est aussi mon avis. Simple, naturel tout en étant glamour : c’est parfait !
 
Pendant que Colleen et Adrian discutaient, partageant leurs sentiments sur les clichés, Delia, tapie dans l’ombre écoutait, un sourire victorieux se dessina sur ses lèvres. En effet, même sans n’avoir encore rien signé, Delia devina qu’elle avait la place. Elle pourrait ainsi réaliser tous ses rêves : devenir mannequin, gagner de l’argent et ainsi rendre sa mère fière d’elle en devenant millionnaire grâce à l’espionnage industriel au profit de Newman Entreprise qu’elle avait déjà commencé grâce à une caméra microscopique qu’elle portait à son collier. Que Jabot soit la société de la famille de son père, elle n’en avait cure. D’ailleurs elle n’avait plus revu ce dernier depuis son déménagement à New-York. Ignorant tout de lui, excepté ce que sa mère lui en avait dit, ne se doutant pas un instant que loin d’avoir oublié sa fille, Billy ne put la revoir à cause d’une ordonnance restrictive qu’avez prise Chloé avec l’aide de Roger, afin d’avoir sa fille pour elle seule et l’élever à sa manière. À cet instant précis la jeune fille n’imaginait pas une fraction de seconde le piège qui allait se refermer sur elle.
 
Chez Newman Entreprise, Victoria surveillait son ordinateur quand elle vit apparaitre les modèles de chez Jabot. Excitée elle envoya cela à son service de production en changeant un ou deux détails.
 
Delia sauta de joie quand Colleen lui signifia qu’elle avait le poste.
-                    Tu travailleras sous mes ordres. Ce projet c’est un peu comme mon second bébé.
-                    Votre second ? Je croyais que c’était la première fois que Jabot se lançait dans la mode ?
Colleen rit.
-         Tu es bien renseignée à ce que je vois.
-         Ma mère et moi sommes fan des produits Jabot.
-         Ta mère a bon gout. En revanche, tu as raison, c’est la première fois que Jabot lance une ligne de vêtement qui mettra en valeur nos cosmétiques. Quand je parlais de second bébé c’est parce que je suis maman d’une petite fille de bientôt trois ans. Rebecca mais nous l’appelons Becky.
-         Becky Abbott. C’est joli.
Colleen rit une nouvelle fois. Décidément cette jeune fille lui plaisait.
-         Non, en fait c’est Chavez. Becky Chavez. Le nom de mon mari.
-         Oh toutes mes excuses, je suis confuse, je ne savais pas que vous étiez mariée. Les réseaux sociaux n’ont jamais parlé de votre mariage.
-         Mon mari et moi ne sommes pas fan de ces médias contrairement à ma sœur Abby et mon oncle Billy. Le propriétaire du magazine Retless Style.
En entendant le nom de son père, le visage de Delia resta impassible. Sa mère lui ayant bien recommandé de ne pas dévoiler immédiatement sa véritable identité. Elle préféra ramener la conversation au sujet qui la concernait à savoir sa rémunération.
-         Étant donné ton manque d’expérience mais à travers ce que j’ai pu voir dans le shooting, tu seras payée 200 $ par semaine avec l’autorisation d’avoir chaque semaine deux produits Jabot. Naturellement si ton travail est à chaque shooting aussi satisfaisant qu’il le fut à cet essai, nous t’augmenterons et tu pourrais devenir notre mannequin vedette pour la ligne adolescent.
Deux cents dollars par semaine. Jamais encore la jeune fille n’avait gagné autant d’argent. La perspective de devenir mannequin vedette la faisait rêver. De plus si elle la jouait finement Victoria Newman triplerait son salaire. Gagner 600 $ par semaine pour un travail qu’elle avait toujours adoré. Jamais encore aucune fille de son école huppée n’avait touché autant. De plus, une fois sa véritable identité révélée la famille Abbott l’intègrerait parmi les leurs et jamais au grand jamais ils ne pourraient la soupçonner d’être en réalité un indic pour Newman.
-         J’accepte votre offre ! Et si jamais vous avez besoin des services d’un baby sitter je saurais ravie de vous rendre service.
Colleen sourit.
-         Eh bien, Delia, c’est très gentil de ta part. Je m’en souviendrai. Va donc voir notre service de ressources humaines pour établir ton contrat de travail. Je vais de ce pas leur faxer notre accord.
 
De retour dans sa suite Delia bondit de joie devant sa mère.
-         Je l’ai eu, Maman ! Je l’ai eu ! Colleen a été enthousiasmée devant mon shooting. Je serais payée 200 $ par semaine et j’aurais également droit à des échantillons gratuit de chaque nouvelle gamme de Jabot Cosmetic et toutes ces belles parures, Maman ! Jamais, même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais imaginé devenir un jour le mannequin vedette de chez Jabot.
-         C’est merveilleux, ma chérie, mais n’oublie pas notre plan. Si tu fais bien ton travail alors Victoria Newman triplera ton salaire et bientôt toi et moi serons millionnaires et le monde sera alors à nous. Ton visage sera connu dans le monde entier et les plus grands créateurs de mode se battront pour t’avoir.
Delia sourit.
-         Rassure-toi, je n’ai pas oublié ma mission première. Mais et si c’était nous, Maman, les vraies gagnantes de cette guerre que se livre les Newman et les Abbott ?
-         Nous le serons, chérie, puisque Victoria me paye une coquette somme d’argent pour lui ouvrir mon carnet d’adresse et quant à toi elle te triplera le salaire que Jabot te paye.
-         Oui, mais je veux plus que ça. Je veux plus qu’un bon salaire. Je veux plus, bien plus qu’être mannequin vedette ou agent double. Je me fiche de la guerre opposant les Newman et les Abbott. Cette guerre a commencé bien avant ma naissance mais prendra fin avec moi.
-         Bien sûr, chérie puisque grâce à toi Victoria Newman va s’emparer de Jabot et le fusionner avec Newman Entreprise.
Delia réfléchi quelques secondes.
-         Est-ce Victoria est vraiment ton amie ?
-         Ma chérie, je n’ai aucune amie dans cette ville. Victoria est l’ex-femme de ton père et à l’époque où j’étais mariée à Kevin nous étions amies mais c’est fini.
-         Donc…si Victoria Newman devait perdre Newman Entreprise et tout ce qui va avec cela te serait égal ?
-         Complètement mais pourquoi cette question, chérie ?
-         Je serai un agent double, oui, mais pour Newman Entreprise.
-         Qui alors ? Jabot ?
-         Nous, Maman ! Chloe Mitchell et Delia Abbott : personne d’autre !
-         Nous? Fit Cloe surprise.
-         Je suis une Abbott, cette société m’appartient donc de fait, mais je n’oublie pas que Papa t’a rejeté au profit d’une autre et que tous les Abbott se sont liés contre toi, y compris Jack et Colleen. Tu n’étais que la fille de la bonne : pas assez bien pour eux. Même moi ils m’ont exclu de leur famille, alors il est temps que cela cesse et Victoria Newman va nous y aider sans même sans rendre compte.
-         Qu’est ce tu veux dire ?
-         Tu vas bientôt le savoir.
On frappa à la porte. Delia alla ouvrir.
-         Entrez ! Je vous attendais !
-         Jonathan ? dit Chloe surprise. Que faites-vous ici ?
Jonathan était l’avocat de Roger. Un homme d’environ la quarantaine, roux, mesurant plus d’un mètre quatre-vingt-dix. Mince. Les yeux bleus. Barbu.
-         Je suis ici à la demande de Roger et Mlle Delia.
-         Avez-vous les documents demandés ?
-         Ils sont tous ici.
-         De quoi parlez-vous tous les deux ?
-         Je te l’ai dit, je vais travailler mais dans notre intérêt à toutes les deux et c’est pourquoi j’ai téléphoné à Roger pour lui expliquer mon plan et il a eu la gentillesse de nous envoyer Jonathan. Grace à l’aide de Roger, Jabot et Newman Entreprise seront bientôt à nous. Rien qu’à nous.
Ce que Delia n’allait pas tarder à savoir c’est qu’une personne à Genoa City était bien plus machiavélique et dangereuse qu’elle ne le sera jamais, et cette même personne, en l’espèce Colin Atkinson avait toutes les cartes en main et que bientôt elle serait une de ses victimes.