Au Neon Ecarlate, Eden ne savait plus où donner de la tête. Elle téléphona donc à Colleen.
- Eden, je suis sincèrement désolée mais je suis dans le jet de Jabot pour New York où je dois rencontrer un client japonais important qui n’est là que pour 24 H OO.
- Je comprends. Ce n’est pas grave, je vais téléphoner à Cassie.
- Je regrette, Eden, j’aurais aimé t’aider mais je suis dans le jet de Newman Entreprise pour New York où je dois rencontrer un client japonais important qui n’est là que pour 24 H OO.
- Décidément les japonais ont la cote en ce moment, maugréa-t-elle.
- Pardon, pourquoi dis-tu ça ?
- Pour rien. Bonne chance !
- Merci.
Eden raccrocha. Elle téléphona à Kevin mais tomba sur son répondeur. Idem pour celui d’Angelina. Chelsea s’avança vers elle.
- Quelque chose ne va pas ?
- Rien ne va ! J’ai du boulot par-dessus la tête, ni Kevin ni Angelina ne répondent quant à Colleen et Cassie leurs deux meilleures amies parait-il, sont en route pour New York afin de rencontrer un client important.
- Je peux t’aider si tu veux ?
- Tu ferais ça ?
- Si cela peut t’aider alors pourquoi pas.
- Je ne sais pas si Kevin sera d’accord.
- Il n’a pas besoin de le savoir.
- Mais pour ta paye ?
- C’est bon : ne t’inquiète pas pour ça. Dis-moi juste ce qui faut faire.
Eden expliqua à Chelsea la marche à suivre lorsque Gloria et Angelo arrivèrent. Eden occupait à servir des tables ne les vit pas arriver. Ce fut Chelsea qui alla à leur rencontre.
- Madame, Monsieur, vous désirez ?
- Vous êtes nouvelle ici, s’enquit Gloria ?
- J’arrive tout de droit de New York : je donne un coup de main à Eden qui est débordée.
- Ou est Kevin ?
- Angelina l’a appelé il est parti précipitamment. Chelsea, la table 6 a besoin d’être nettoyée.
- Précipitamment ? que s’est-il passé ?
Eden haussa les épaules.
- Je l’ignore.
***
Au lit Kevin et Angelina s’embrassaient.
- Tu réalises que Gowan et Deidre n’auront pas encore 24 mois lorsque leur petit frère ou leur petite sœur sera né(e).
- À moins que ce ne soit les deux.
- Quoi, encore des jumeaux ?
Kevin rit.
- Qui sait ? Ni toi ni moi n’avions envisagé des jumeaux la première fois et pourtant regarde nous aujourd’hui.
- C’est vrai, c’est à peine si je me souviens de ma vie d’avant. Avant notre mariage, avant l’arrivée de nos enfants, de Kevinella. J’ai l’impression que ma vie a réellement commencé à ce moment-là.
- Pour moi ce n’est pas une simple impression : c’est un fait. Mon amour, tu as changé ma vie.
- Et toi la mienne.
Ils s’embrassèrent derechef et firent de nouveau l’amour.
***
Colleen arriva en premier dans le hall de l’hôtel où elle était censée avoir rendez-vous avec Mr Masatoshi Ito. Ne le voyant pas à l’endroit où devait avoir lieu la rencontre elle s’adressa au concierge du palace. Car c’était bien dans un palace qu’elle était censée rencontrer cet homme.
- Excusez-moi, pourriez-vous me dire si Mr Masatoshi Ito est déjà arrivé ?
Le concierge regarda son registre.
- Vous devez faire une erreur, Mr Masatoshi n’est pas ici.
- Ce n’est pas possible, sa secrétaire m’a téléphoné pour me dire qu’il se trouvait à New York et m’a fixé RDV, aujourd’hui à 17 H 00 au LOTTE New York Palace. Je suis Colleen Carlton de Jabot Cosmetics.
- Je regrette, Mlle Carlton mais Mr Masatoshi n’a aucune réservation pour les jours voire les semaines à venir.
- Vous est-il possible de voir s’il n’est pas descendu dans un autre hôtel ?
- Lorsqu’il vient à New York, Mr Masatoshi nous fait toujours l’honneur de sa présence.
- Je n’en doute pas mais soyez assez aimable pour vérifier. Bien entendu je vous dédommagerai.
Bien qu’agacé par la situation le concierge téléphona aux autres hôtels de la ville : aucun n’avait de réservation de Mr Masatoshi.
Intriguée par la situation Colleen téléphona à Tokyo sans penser qu’au Japon ils étaient en plein milieu de la nuit. Bien qu’endormie la secrétaire lui affirma ne l’avoir jamais donné de rendez-vous et que Mr Masatoshi n’était pas aux États Unis actuellement mais à Hong Kong.
Intriguée par ce rendez-vous qui n’en était pas un, Colleen était sur le point de repartir lorsqu’elle tomba sur Cassie.
- Cassie !
- Colleen ? que fais-tu ici ?
- La même chose que toi je présume. N’aurais tu pas un rendez-vous avec Mr Masatoshi ?
- Je suis désolée, Colleen, mais ce seront les produits de Newman Cosmétique qui seront vendu en Asie.
- Nous verrons bien mais pour le moment ce ne sera ni les produits Jabot ni les produits Newman qui seront exposé dans les magasins Masatoshi.
- J’ai des arguments de choc. Je vais lui faire une offre que Jabot ne pourra pas se permettre. Maintenant, je te prie de m’excuser mais tu sais comment sont les japonais, je ne voudrais pas être en retard.
- Oh tu n’as pas à t’en faire pour ça car quelle que soit l’heure de ton rendez-vous tu es plus qu’en avance.
- Que veut tu dire ?
- As-tu Mr Masatoshi en personne ?
- Non, j’ai eu sa secrétaire pourquoi cela ?
- Et elle t’a expressément demandé de venir ici car Mr Masatoshi n’était à New York que pour une durée de 24 H 00 et voulait s’entretenir expressément avec toi au sujet de la nouvelle gamme de cosmétique que Newman entreprise développe.
- Exact, comment es-tu au courant ?
- Figure-toi que j’ai reçu le même genre de coup de téléphone à la différence près qu’il s’agissait des produits Jabot mais le résultat est le même.
- De quoi parle tu quel résultat ? Colleen, j’adorerais rester à discuter avec toi mais je dois absolument m’entretenir avec Mr Masatoshi. On se verra dimanche à la fête des jumeaux de Kevin et Angelina.
- Cassie, Mr Masatoshi n’est pas là.
- Mais si bien sur nous avons rendez-vous.
- C’est aussi ce que je croyais mais il n’est pas là : il n’est pas du tout aux États Unis.
- Colleen, si tu essaie d’adopter les mêmes méthodes que ton oncle dans le but de voir Newman échoué…
- Cela n’a rien à voir avec ça : Cassie, je ne suis pas en train de te parler affaire. Oh et puis zut, si tu ne me crois pas va te renseigner auprès du concierge et tu verras bien ce qu’il te dira.
Contrariée Cassie alla se renseigner auprès du concierge de l’hôtel qui lui confirma les dires de Colleen.
- Tu peux me dire ce que cela signifie ?
- J’n’en sais rien. Manifestement quelqu’un nous a tendu un piège afin de nous éloigner de Genoa City.
- C’est vrai mais pourquoi ? Serais ce une nouvelle stratégie de la guerre sans merci que se livre Victor et Jack depuis des années ?
- Je ne crois pas non. Du moins je ne vois pas l’intérêt de nous envoyer toutes les deux rencontrer un client potentiel avec lequel nos deux sociétés souhaitent faire affaire alors qu’il n’est pas aux États Unis. Et d’un c’est ridicule et puis pourquoi Jack et Victor aimeraient nous éloigner toutes les deux de Genoa City au même moment ?
***
Lorsque Kevin et Angelina arrivèrent en compagnie de leurs enfants au Neon Ecarlate la foule s’était envolée. Seuls quelques clients étaient encore attablés dont Angelo et Gloria.
Kevin et Angelina fulminèrent en les voyant.
- Papa, Gloria, qu’est-ce que vous faites là ?
- Comme tu le vois, Princesse, nous sommes en train de boire un café. Le café du Neon Ecarlate me manquait.
- Vous présence ici n’est pas désirable.
- Kevin, Angelo et moi nous sommes excusés. Michael ne t’a pas transmis le message ?
- Si mais ni Angelina ni moi-même n’avons cru en vos mensonges.
- Ce ne sont pas des mensonges, Kevin : je regrette sincèrement. Je t’ai mal jugé : tu aimes vraiment ma fille.
- Oui je l’aime ce n’est pas un scoop. Je suis tombé éperdument amoureux d’elle c’est pourquoi j’ai remué ciel et terre pour la sauver après l’accident. Vous étiez là pourtant vous m’aviez vu. Et toi, maman, ne t’avise plus jamais, jamais plus à me dire que je pourrais trouver mieux qu’Angelina car il n’existe aucun trésor sur la terre plus précieux que celui-là. Angelina est l’Amour de ma vie !
- J’en ai parfaitement conscience, Kevin. Je ne connais pas bien Angelina. Tout est allé si vite : tu devais te marier avec Chloe mais finalement tu as changé d’avis et tu as épousé Angelina.
- Changer d’avis ? Tu en parles comme s’il s’agissait d’un simple objet, on pense à prendre l’un puis finalement on choisit l’autre. Or ce n’est pas d’un objet dont il s’agit mais d’une femme : de ma femme ! Entre Chloe et moi c’est fini depuis longtemps. Cela n’aurait même jamais dû commencer mais avec Angelina c’est une toute autre histoire et si tu ne la connais pas c’est entièrement de ta faute. Tu n’as fait aucun effort pour la connaitre.
- Je le reconnais et je tiens à changer tout ça. Kevin, Angelina, je veux faire partie de votre vie et celle de vos enfants : mes petits-enfants.
- Gloria, vous êtes la mère de Kevin et la grand-mère de Gowan et Deidre. Vous avez raté l’occasion d’être une vraie mère pour Kevin malgré tout il vous a pardonné. Alors peut-être est-il temps de vous rattraper en devenant une véritable grand-mère ? Attention je ne vous demande pas de leur faire des cookies : je sais parfaitement que la pâtisserie n’est pas votre point fort mais être là pour eux : que mes enfants, nos enfants, les miens et ceux de Kevin, sachent qu’ils ont une grand-mère qui les aiment même si celle-ci ne fait pas des gâteaux.
- Ils l’auront soyez en sure.
- Moi aussi j’aimerais faire partie de la vie de mes petits-enfants.
- Angelo, vous m’aviez confié la vie de la personne qui vous était le plus cher au monde : Angelina alors que je n’en étais pas encore amoureux. Pouvez-vous me dire ce qui a changé ? J’aurais pourtant cru que vous seriez ravi de m’avoir pour gendre.
- Je le suis. Crois-moi, Kevin, je le suis. Je ne pouvais pas rêver meilleur parti pour ma Princesse. Ce jour-là j’étais énervé et je ne sais vraiment pas ce qui m’a pris de dire ça. Tu rends ma fille heureuse, je le vois à son regard et tu es le père de mon petit fils et ma petite fille. J’aimerais vraiment faire partie de leur existence. Les voir grandir et partager des choses avec eux.
- C’est à Angelina de décider. Si elle est d’accord alors je le suis aussi.
- Tu me promets de ne pas les entrainer dans tes affaires plus que douteuses lorsqu’ils seront plus âgés et de ne plus jamais parler de mon mari comme tu l’as fait ?
- Tu as ma parole d’honneur.
- Pour ce que ça vaut.
- Chérie, laisse une chance à ton père. Il n’est pas parfait mais il t’aime et il a eu la bonne idée de me confier ta protection.
Angelina se mit à rire.
- C’est bon, si mon mari est d’accord alors moi aussi. Mais attention au moindre faux pas…
- Il n’y en aura pas, Princesse. Je suis un père comblé de voir ma fille unique aussi heureuse.
- Dimanche nous organisons une petite fête pour le premier anniversaire des jumeaux. Cela se passera chez nous. Ce serait peut-être l’occasion pour vous deux de faire un peu plus connaissance avec vos petits-enfants ?
- J’accepte avec plaisir.
- Je serai présent à cette petite fête moi aussi. Je ne voudrais pas manquer le premier anniversaire de mon petit fils et ma petite fille.
- À quelle heure doit-on venir ?
- Aux alentours de 15 H 30. De cette façon ils auront déjà fait leur sieste.
Le regard de Kevin se porta sur la salle et tomba sur Chelsea qui était attablée comme si de n’était.
- Je me demande bien qui elle peut être et ce qu’elle cherche.
- Tu veux dire que tu ne la connais pas, dit Gloria surprise.
- Non pourquoi, je devrais ?
- Et toi, Princesse ?
- Je ne la connais pas d’avantage. Elle dit venir de New York pour chercher du travail mais elle est très étrange.
- Je croyais qu’elle travaillait ici lorsque je l’ai vu faire le service.
- Quoi ? quand, quel service ?
- Elle aidait Eden à faire le service. Elle était venue pour prendre nos commandes mais Eden l’a envoyé faire autre chose.
- Chérie, reste avec les enfants ! Eden !
Eden sentit le vent venir et alla au-devant de Kevin.
- Tu peux m’expliquer ?
- Gloria et Angelo ont parlé.
- Oui ils ont parlé.
- Kevin, j’avais besoin d’aide. Le Neon Ecarlate était noir de monde je ne savais plus où donner de la tête.
- Je t’avais pourtant dit de téléphoner à Colleen ou Cassie.
- Je l’ai fait mais aucune d’elle n’était disponible et Angelina et toi aviez éteint vos téléphones.
- Dans ce cas il te suffisait d’appeler Dylan. Je ne t’ai jamais donné l’autorisation de l’embaucher.
- Je ne l’ai pas embauché.
- Comment appelle-tu ça alors ?
- Elle m’a donné un coup de main et ne demande pas à être payé si c’est ça qui t’inquiète. Je ne te comprends pas, pourquoi refuse-tu de lui donner une chance ? Tu m’en as bien donné une lorsque je suis revenue de Paris.
- Cela n’a rien à voir : tu es de la famille, Eden alors que nous ne la connaissons pas. Nous ne savons rien de cette fille-là.
- Depuis quand as-tu besoin d’un curriculum vitae pour embaucher une serveuse ?
Eden marqua une pause avant de reprendre.
- Je vais être franche avec toi, Kevin. Depuis ton mariage avec Angelina, tu n’es plus jamais là où si peu. OK, il y a eu l’accident, puis vous vous êtes mariés, remariés je ne sais pas trop quel terme il convient d’employer et vous êtes partis en lune de miel. Il y a eu la naissance de tes enfants et tu es revenu un moment jusqu’au jour où Devon a tenté de la violer. Dès lors tout a changé. Tu passes tout temps avec Angelina et tu ne t’intéresse plus au Neon Ecarlate.
- Ma femme a subi de choses terribles, il est normal que je me tienne à ses côtés.
- Mais c’est fini. Tout va bien : elle ne travaille plus pour Devon en revanche-je ne comprends pas pourquoi c’est à elle qui décide de qui tu dois ou non embaucher. C’est ton affaire non la sienne.
- Tu te trompes, Eden, ce café est autant le mien que le sien et elle a parfaitement le droit d’intervenir lorsque bon lui semble.
- Elle est chanteuse non gérante de café. D’ailleurs c’est bien ce qu’elle va faire ce soir non ? Chanter.
- Effectivement Angelina va chanter.
- Oui et nous risquons d’avoir du monde. Je ne m’en sortirais pas toute seule.
- Je serai là pour t’aider.
- Ce ne sera pas suffisant et tu le sais aussi bien que moi. Kevin nous avons besoin d’aide.
- Et tu l’auras mais ce ne sera pas cette fille.
- Tu ne la connais même pas mais voilà Angelina a émis un jugement absolu sur elle alors tu ne prends même pas la peine de lui parler, de la connaitre.
- Parce que tu la connais peut-être ?
- Non mais elle était là pour m’aider.
De loin Angelina assistait à la scène qui se déroulait bien qu’elle ne puisse entendre ce qui se disait. Gloria se rendit compte de son malaise.
- Qu’est ce qui ne va pas, Angelina ?
- Princesse, qui est cette fille ?
- Papa, Gloria, vous voulez bien vous occuper des enfants ?
- Bien sûr.
- Eden, je ne comprends pas pourquoi tu tiens tellement à ce que j’embauche cette fille-là. Je n’ai pas encore eu le temps de passer des annonces mais je compte bien le faire.
- J’ai un peu discuté avec elle lorsque la foule est partie : elle est très chouette et je pense qu’on va devenir amie. Je n’ai pas d’amie ici. En fait en dehors de Michael et toi je n’ai personne. Même ma relation avec Noah est au point mort.
- Qu’est ce tu racontes tu as Angelina, Colleen, Cassie…
- Non, Kevin. Angelina est ta femme et nous avons des rapports courtois ni plus ni moins. Quant à Colleen et Cassie elles sont vos amies non les miennes. Avec Chelsea le courant est passé immédiatement. Je travaillerais mieux si j’avais une amie avec laquelle discuter. Kevin, laisse-lui une chance. Elle a besoin de travailler et tu as besoin d’une serveuse : c’est une relation gagnant gagnant.
Eden s’éloigna laissant Kevin… il ne savait comment il se sentait. Angelina s’approcha de lui, l’enlaça en posant sa tête sur son épaule. Kevin lui prit la main.
- Pourquoi Eden insiste t’elle tellement pour que ce soit elle ?
- J’n’en sais rien, chérie, elle pense devenir amie avec elle.
- Je n’ai pas confiance en elle. J’ignore pourquoi mais il y a quelque chose chez cette fille qui me dérange.
- Faisons un essai pour Eden. Chérie, tu n’as absolument rien à craindre : je m’intéresse à aucune femme en dehors de toi. Tu es la seule pour moi, Angelina. Je t’aime et je ne cesserai jamais de t’aimer.
- Je t’aime moi aussi, Kevin et ce n’est pas en toi que je n’ai pas confiance mais en elle. J’ignore encore pourquoi mais j’espère me tromper. Pour Eden donnant lui une chance et puisse l’avenir lui donner raison. En revanche-je ne veux pas d’elle à l’anniversaire de nos enfants.
- Rassure-toi, elle ne franchira jamais le seuil de notre maison.
Ils s’embrassèrent. Ni l’un ni l’autre ne remarquèrent que Chelsea les regardait.